Grâce au choix d’un versant SE savamment réfléchi par nos guides de choc, Michel et Bernard, nous trouvons rapidement le soleil et des températures apaisantes (-9° au parking). Nous remontons ainsi la combe des Plans, dotée d’un enneigement limité dans sa première partie et pas mal trafollée mais qui, à chaque replat, dévoile un nouveau visage pour nous enchanter. Nous ne sommes pas les seuls à ne rien foutre le jeudi avoir eu l’idée d’une rando dans le coin mais les groupes se dispersent rapidement au gré des cols et des rythmes. C’est dans un ultime effort et des conversions à 34 degrés pour clore cette belle ascension de D+1250m que nous atteignons l’étroit col de Montartier (2611m), sous le pic du Rognolet, une fois de plus récompensés par les grands sommets des Alpes françaises (Mt Blanc, Mt Pourri, Grande casse et autre Cheval noir) et suisses (Cervin) pour les yeux les plus avisés.
Je laisse à Baudelaire le commentaire de la pause déjeuner qui se mua en un profond silence…
« Sur ces monts où le vent efface tout vestige,
Ces glaciers pailletés qu'allume le soleil,
Sur ces rochers altiers où guette le vertige,
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil,
Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence,
Le silence qui fait qu'on voudrait se sauver,
Le silence éternel et la montagne immense,
Car l'air est immobile et tout semble rêver. »
Emmenés par nos tigres de choc, Bernard et Michel, nous nous lançons à spatules perdues dans la combe voisine, pente et poudre à souhait, pour ensuite longer le ruisseau Bridan, un régal des sens où nous gagnons même l’autorisation de nous faire plaisir ! La fin nous oblige toutefois à slalomer prudemment entre les requins (mes skis s’en souviennent). De cette belle journée nous retiendrons la grâce de Patrice dans la neige à paillettes, la classe toujours inégalée de Bernard, les peaux à usage unique revendiquées par les plus fatigués, le sens de déplacement du lièvre blanc dans la neige, l’engagement d’Isa (devant témoin) de reprendre la course, l’arrivée finale et fracassante de Gilles dans le talus herbeux et surtout : la bonne humeur de tous (Joëlle, Isabelle, Gaëlle, Frédéric, Patrice, Olivier, Paulo, Yves et notre irréductible tandem stéphanois, Bernard et Gilles) !
Nous sommes salués par Annie Claude à l’arrivée et requinqués par foison de galettes dans-le-respect-des-gestes-barrière, ou comment gagner en 10 minutes toutes les calories dépensées en 5h. Michel a eu 2 fois la fève. Dans un langage empreint de poésie, nous lui suggérons de se mettre au Poker.
Gaëlle 7/01/12