- Ah non, c’est un peu bref, sportif ! On aurait pu, naïf nommer bien des massifs.
En variant le ton par exemple, tenez :
Amical : partis de Valloire sept motivés, vers le refuge des aiguilles d’Arves se sont hissés.
Curieux : le ciel brille-t-il au-dessus d’la vapeur ? Quelle altitude pour cette Aiguille de l’Epaisseur ?
Descriptif : c’est un roc ! C’est un pic ! C’est un mât !… deux bosses de chameau derrière une tête de chat !
Gracieux : une boussole dans les yeux par brume dense, valeureux Michel guide droit vers notre pitance.
Grossier : descente on kiffe sous projo matinal, s’enfiler combe de Mortavieille non sans s’faire mal.
Admiratif : dénudé.e.s sous soleil de plomb, la combe, le col puis le refuge du Goléon.
Respectueux : devant la grand’ dame s’encliner. On reconnaît la Meije, le Râteau, le Pavé.
Lyrique : 3427 mètres à la cime, l’Aiguille du Goléon à crampons se sublime.
Prévenant : au col Lombard soufflé gardez-vous, vallon sauvage, neige variée, un vrai casse-cou.
Confiant : dans le couloir piolet en main, serrer les fesses, sortir par la corniche sans record de vitesse.
Dramatique : au col Petit Jean tombe la nuit, glisser à la frontale inquiets vers Bonnenuit.
Protecteur : autour du cou la (corde) violette, le saint patron des montagnards joue les prophètes.
Tendre : câliner les pentes, la poudre et les rochers et rêver de p’tite reine au Petit Galibier.
Pratique : à l’AJ d’Valmeinier le grand confort, douche chaude, billard et baby-foot après l’effort.
Militaire : de Terre Rouge à la combe de la Vache, adieu Roche Noire que le violent Foehn nous arrache.
Voilà de quoi écrire sur ces traces de traverses, superbe itinéraire entre Grandes Rousses et Cerces.
Merci à Nathalie (photographe et vidéaste), Régis, Serge, François, Didier et à notre ouvreur Michel.
Je dédicace ces belles courses à François Labande disparu le 20 mars, inspirant penseur du ski sauvage et rêveur sans borne : « Moi sans limite d’âge, et tant que mes jambes me porteront vers les sommets, à pied, en chaussons, à ski, je compte bien sûr goûter aux mille joies que la montagne m’a procurées depuis ma plus tendre enfance. (…) Avec un espoir complètement fou, que l’autre monde, s’il existe, me réserve des montagnes et encore des montagnes… (Traces Ecrites, Guérin 2011).
Gaëlle 27.03.25